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9 novembre 2012

Mallika et le mendiant

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De l’humble tu apprendras. C’est d’un bikshou (un moine bouddhiste) que viendront les richesses du coeur. Message universel de Marcel Cabon. A l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain, poète et journaliste, plus connu pour Namasté, l’opportunité nous est donnée de (re)découvrir son théâtre, avec Mallika et le mendiant, dans une mise en scène de Maryse d’Espaignet.

Sa troupe : Sandrine Raghoonauth, Christine Gufflet et Raj Gokhool, sera sur scène au Centre culturel d’expression française (CCEF), le vendredi 9 novembre à 19 h 30.

Pour Maryse d’Espaignet, ce bikshou, joué par Raj Gokhool, est plus «mystérieux» qu’un simple mendiant. «Li pa dimann sarite, li dimann delo», spécifie-t-elle. Pour les besoins de la pièce, le comédien portera d’ailleurs, «un vrai costume de bikshou ramené du Népal», confi e Maryse d’Espaignet. «Ces moines n’ont pas le droit de posséder plus de deux robes. Ils vivent de ce que les gens veulent bien leur donner.»

Et si au fil de la pièce, on suit les émois d’une jeune fille, Mallika – interprétée par Sandrine Raghoonauth – au contact de cet homme, le plus important, dans la pièce.

Selon Maryse d’Espaignet, «Ce n’est pas la conversion de Mallika, mais surtout le fait qu’on lui explique que tous sont égaux. C’est une pièce contre le système de castes, contre toutes les formes de discrimination.»

Dans cette pièce, Marcel Cabon s’est intéressé aux petits. Nous sommes dans un village où les gens vivent de fruits, d’élevage, de peu. Mais où la loi des castes est gravée dans l’os des personnages. Mallika est une chandalika, c’està- dire de caste inférieure.

Manda Boolell, le souffl eur de service, lors des répétitions, explique pour sa part : «Quand Cabon est allé en Inde, il a pris conscience de ces réalités. Il a écrit cette pièce pour ses amis Tara et Kisoonsingh Hazareesingh (NdlR : Kissoonsingh Hazareesing fut historien, ancien directeur du Mahatma Gandhi Institute et chef de cabinet de SSR, entre autres).»

L’idée de monter Mallika et le mendiant remonte à une soirée hommage à Marcel Cabon, organisée en début d’année au CCEF. «J’avais beaucoup lu  du Cabon mais je ne connaissais pas cette pièce», confesse Maryse d’Espaignet. Un fois qu’elle a navigué entre les répliques, «je suis tombée en amour. J’ai trouvé qu’il y avait des résonances de l’Antigone de Jean Anouilh».

C’est dans des décors minimalistes que Maryse d’Espaignet monte cette pièce, car elle la veut, «transportable». «Le texte est très fort et chez Cabon, c’est toujours des dialogues entre deux personnages, jamais plus. Ce qui donne un rythme et une intensité à la pièce.» Une intensité, que le metteur en scène a choisi de ne pas couper d’un entracte, en proposant 55 minutes de jeu continu au spectateur.

Sa Mallika – un rôle physique avec beaucoup de texte et une quasi-omniprésence sur scène – est portée par Sandrine Raghoonauth.

«Nous avions joué Les désamorantes (NdlR : pièce inédite de Malcolm de Chazal, montée récemment par la troupe de Maryse d’Espaignet) et Sandrine a l’intensité qu’il faut», assure Maryse d’Espaignet.

 

   Cet article et cette photo parus dans l'Express d'aujourd'hui m'ont fait grand plaisir.

   J'avais découvert l'oeuvre de Marcel Cabon lors de mon dernier séjour à Maurice et j'avais eu du mal à trouver en librairie Namastié. Après lecture, j'avais voulu découvrir Crève-Coeur au pied du Peter Both (voir mon post du 27 janvier 2011)

    Je n'avais pas connaissance non plus de cette oeuvre théatrale contestant les castes. Cette ségrégation s'est atténuée, il me semble, à Maurice mais je suis toujours stupéfait de contater qu'en Inde, un pays en pleine modernité, cette descrimination soit toujours aussi prégnante.

    Bravo en tout cas à cette jeune troupe pour cette très heureuse initiative.

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